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Page:Études religieuses, historiques et littéraires, volume 69, septembre-décembre 1896.djvu/385

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et une humilité, qu’ils ne savent peut-être pas toujours pratiquer comme ils devraient le faire. — D’autres encore cherchent trop, ou du moins paraissent trop chercher leur intérêt personnel en exploitant à leur profit l’intérêt qui s’attache assez naturellement à l’enfant prodigue, dont on annonce le retour au foyer paternel. — Une dernière catégorie enfin est composée certainement d’hypocrites et d’espions qui se disent convertis quand ils ne le sont point, qui ne cherchent qu’à tromper notre crédulité en nous racontant de soi-disant secrets, et à s’infiltrer parmi nous pour renseigner sur nos agissements ceux qui sont toujours leurs chefs.

« Que l’on veille donc sur toutes ces catégories de néophytes plus ou moins sincères. »


Cet avis si grave vient au bon moment, et il nous conduit à l’examen de la discussion importante du Congrès que nous avons annoncée.

II

ÉVANOUISSEMENT D’UN MYTHE

On n’a pas oublié dans le monde savant l’audacieuse mystification dont fut victime le Musée de Berlin, quand un hardi spéculateur, Shapira, lui vendit pour 20 000 thalers sa collection de poteries prétendues moabites. Le même tint quelque temps en suspens les archéologues anglais et allemands avec son Deutéronome primitif. Les idoles de Moab furent en grand honneur jusqu’au jour où M. Clermont-Ganneau découvrit à Jérusalem le four où l’habile faussaire cuisait ses divinités.

Nous sommes témoins à cette heure d’une découverte analogue dans le domaine du surnaturel. Depuis plus de trois ans, d’étranges, de fantastiques révélations sont publiées et exaltées dans une série de publications dont les auteurs restent à peu près inconnus : le Diable au dix-neuvième siècle, les Mémoires de Diana Vaughan, le 33e Crispi, et tandis que certains critiques, trompés par les apparences, épuisaient en l’honneur de ces livres, les formules de l’admiration, d’autres se demandaient s’ils n’étaient pas impudemment mystifiés, au nom du surnaturel. Cette inquiétude est près de cesser, et un heureux effet du Congrès de Trente aura été l’effondrement de cette colossale mystification, selon le mot si juste de la Kölnische Volkszeitung. Cette lit-