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Page:Évanturel - Premières poésies, 1878.djvu/134

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Œillades et Soupirs



II


C’était un soir charmant, comme il fait en septembre.
Le soleil déclinait et la mer était d’ambre.
Nous filions lentement aux lueurs du couchant,
Nous passions des îlots, nous passions des villages.
Des marmots s’amusaient à saisir les cordages ;
Un monsieur près de moi s’endormait sur un banc.

III


Il faisait sur le pont une chaleur extrême
À rêver limonade et gâteaux à la crème.
À ma gauche une enfant feuilletait un roman.
Chapeau tyrolien et simple polonaise.
Mon voisin prétendait que c’était une Anglaise.
À sa droite, un vieillard lui parlait gravement.

IV


Voyager, selon moi, c’est une fantaisie.
On rencontre toujours ce qu’à la comédie
On siffle volontiers — des types ennuyeux.
Deux gaillards de vingt ans, en habit de collége,
Le mouchoir à la main et debout sur leur siége,
Saluaient leur clocher qu’ils dévoraient des yeux.