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Préface

délices de quitter la ville, poussiéreuse et embrasée, pour aller vous abreuver d’air pur et détendre sur l’herbe fraîche vos membres alourdis. À peine le vapeur qui vous emporte a-t-il quitté le quai d’où quelques flâneurs, à figure ennuyée et bouffie par une chaleur tropicale, vous regardent avec regret vous éloigner, que déjà vos poumons se dilatent en aspirant l’air frais qui monte des profondeurs du fleuve. Et, à mesure que vous avancez, avec quel soulagement votre œil fatigué se détourne des toits de la ville qui flamboient sous un soleil ardent, et se repose sur les champs veloutés de la côte de Beauport et sur les verts feuillages qui surgissent, là-bas, devant vous, des eaux miroitantes, avec de si séduisantes promesses ! Après une demi-heure de doux repos, quand le bateau touche l’Île, comme vous sautez à terre avec satisfaction pour aller vous asseoir à l’ombre d’un bouquet d’érables, ou tout auprès d’une touffe de sa-