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Page:Évanturel - Premières poésies, 1878.djvu/60

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Pinceaux et Palette



Les gants blancs souriaient à la jupe de serge,
Et la jupe épiait le soulier de satin.
C’était de doux parfums, un sourire enfantin,
Des reflets que lançait la belle robe verte.

Moi, je vis tout cela par la porte entr’ouverte,
Et j’écoutais, pensif, le gros vent qui soufflait ;
(Car la nuit était dure et Janvier qui hurlait
Dans la rue, avait l’air d’exciter la tempête.)
Mais l’enfant, cependant, mit des fleurs sur sa tête.
Chaussa ses petits pieds, puis murmura :

Chaussa ses petits pieds, puis murmura— C’est bien ;
Pour me faire jolie, il ne manque plus rien ;
Maintenant, pour le bal me voilà toute prête.

Puis, quand elle eut enfin achevé sa toilette,
Quand elle eut sur son cou, surchargé de reflets,
Dénoué ses cheveux, elle vint aux volets :

— Dieu, que le ciel est noir ! mais n’importe — dit-elle,
Moi j’irai ; malgré tout, je dois être bien belle.
Allons, tiens ! J’oubliais ! et si j’allais me voir !

Elle prit un quinquet et courut au miroir.