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Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/192

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sous les sens. Mais, en tous cas, parce que c'est de Dieu qu'il tient le principe de sa naissance, il est destiné à jouir d'une durée éternelle.

Chapitre 9

L'âme de tous les animaux est immatérielle ; elle est par dessus tout impérissable, attendu qu'elle est tout à fait distincte du corps, qu'elle est antérieure à tous les objets créés. En conséquence elle domine et dirige ce dont le soin et la surveillance rentrent dans ses attributions. Elle a un mouvement éternel et spontané, qu'elle communique elle-même à la matière inerte et immobile. Mais il existe encore une autre âme céleste, source de toutes les âmes, essentiellement parfaite, essentiellement sage, force génératrice, qui reconnaît à son tour les lois de Dieu son créateur, et se plie à toutes ses combinaisons. La substance de cette âme se compose de nombres, de modes, d'accroissements qui se combinent et se modifient indéfiniment, soit qu'elle les tire d'elle-même ou hors d'elle. C'est le jeu de tous ces ressorts qui fait ainsi mouvoir le monde en musique et avec mélodie. Il y a deux natures pour les choses, l'une qui peut être vue par l'oeil, touchée par la main : Platon l'appelle sensible, g-doxasten ; l'autre se révèle à l'esprit :