Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/220

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au corps la force et la beauté ; et loin de là, non seulement ils le rendent moins dispos, mais encore ils l'affaiblissent, l'énervent, et flétrissent la vivacité de la carnation en rendant le sang paresseux ; de même, ces charlatans de justice s'annoncent faussement pour augmenter les facultés de l'âme, tandis qu'ils brisent les ressorts de son énergie native. Platon regarde comme pouvant être enseignées et étudiées les vertus qui tiennent à la rationalité de l'âme, à savoir la sagesse et la prudence. Il range encore au nombre des vertus de rationalité celles qui ont pour but de remédier aux principes vicieux, à savoir la fermeté et la continence. Seulement, les premières de ces vertus sont par lui regardées comme des sciences ; pour les secondes, il ne les appelle des vertus que quand elles sont parfaites ; et quand elles ne sont qu'imparfaites, il leur refuse même le titre de sciences, sans pour cela les exclure à jamais de cette dernière catégorie. La justice, qu'il répartit entre les trois divisions de l'âme, est, selon lui, l'art de vivre, et constitue une science due tantôt à l'étude, tantôt à la pratique et à l'expérience.

Chapitre 10

Parmi les biens il en est qu'il faut rechercher, dit-il, pour eux-mêmes, comme la sérénité parfaite, les joies pures ; il en est d'autres qui ne doivent pas être recherchés pour eux,