Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/30

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à cet instant du jour. Alors un premier raconte que, choisi pour arbitre entre deux personnes, il est parvenu à calmer leur ressentiment, à les rapprocher, à bannir leurs soupçons et à rendre amis deux hommes qui se détestaient ; un deuxième, qu'il a obéi à tout ce que ses parents lui ont commandé ; un troisième, que ses méditations l'ont amené à une découverte, ou bien qu'il l'a apprise par la démonstration d'un autre ; bref, tous donnent leur explication. Celui qui ne présente rien pour avoir le droit de dîner est mis à la porte, et on le renvoie travailler sans qu'il ait pris son repas.

Chapitre 7

VII. Le fameux Alexandre, le plus excellent de tous les monarques, fut en raison de ses exploits et de ses conquêtes surnommé le Grand, pour qu'on ne prononçât jamais sans éloge le nom d'un héros qui n'avait pas son égal en gloire. Seul, en effet, depuis l'origine du monde et de mémoire d'hommes, après avoir réuni entre ses mains l'empire de l'univers et la toute-puissance, il fut plus grand que la fortune ; et provoquant les faveurs les plus éclatantes de cette déesse à force de courage, il se montra à leur hauteur par son mérite, s'éleva au-dessus d'elles par sa magnanimité. Seul, il brille sans avoir de rivaux ; et nul n'oserait ou espérer sa vertu ou désirer sa fortune. La vie d'Alexandre est pleine d'une foule de traits sublimes, d'actions remarquables qui fatiguent l'admiration, soit