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Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/32

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afin qu'un petit nombre d'amateurs d'une érudition consciencieuse se livrassent seuls à l'étude si vaste de la sagesse ; afin que des gens grossiers, ignobles, ignorants, n'allassent pas imiter les philosophes uniquement par le manteau ; et pour qu'une science toute royale, créée pour apprendre aux hommes à bien dire autant qu'à bien vivre, ne fût pas profanée par leurs mauvais exemples. Or, ce double scandale est chose des plus faciles : quoi de plus facile que l'alliance d'une langue forcenée et d'une conduite ignoble, la première provenant du mépris qu'on a pour les autres, la seconde, du mépris qu'on a pour soi ? Car, se montrer ignoble dans ses moeurs, c'est se mépriser soi-même ; invectiver grossièrement les autres, c'est outrager l'auditoire. N'est-ce pas vous insulter au-delà de toute expression, que de croire que vous preniez plaisir à entendre insulter les gens les plus vertueux, et que vous ne compreniez pas le langage de la méchanceté et du vice ; ou, si on vous accorde cette intelligence, de supposer que ce langage vous enchante ? Quelle est la brute, le crocheteur, le cabaretier assez embarrassé de ses expressions, pour ne pas vomir la calomnie avec plus de faconde, s'il voulait s'affubler du manteau ?

Chapitre 8

VIII. Ce personnage, en effet, est plus redevable à sa personne qu'à sa dignité ; et pourtant cette dignité même ne lui est pas commune