Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/334

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se reconnaît à la concordance des phases de la lune avec le flux et le reflux. Je vais expliquer en peu de mots, et comme je le pourrai, mon opinion sur le système général de l'univers. Entre les éléments, l'air, la mer et la terre, il règne une harmonie parfaite ; et au milieu de tant de causes qui leur sont également favorables ou contraires, en ce sens qu'elles peuvent créer ou détruire en particulier, cette harmonie garantit au grand tout l'impossibilité de finir, comme il y a eu pour lui impossibilité de commencer. Quelques-uns ont coutume de trouver étonnant que la nature étant composée de principes divers et qui se combattent les uns par les autres, le sec et l'humide, le froid et le chaud, de telles incompatibilités n'aient pas encore provoqué la dissolution et la ruine de notre monde. Mais nous leur répondrons par une similitude qui les satisfera. Dans une ville, les éléments les plus opposés et les plus contraires se combinent de manière à former un tout parfaitement uni de choses dissemblables. En effet, on y voit ensemble des riches et des pauvres, des adolescents mêlés avec des vieillards, des lâches avec des courageux, des pervers avec des hommes de bien ; et, cependant, on ne pourra se refuser à convenir qu'en vérité rien n'est plus admirable que l'aspect d'une ville sagement administrée. C'est un seul tout composé de plusieurs parties ; c'est un ensemble parfaitement homogène, quoique