Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/348

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qu'elle ne nous empêche de la concevoir. Présentons pour exemple la comparaison suivante, tout imparfaite qu'elle est. L'âme ne s'aperçoit pas dans l'homme, et pourtant on ne saurait nier que par elle s'exécute tout ce qu'il y a de remarquable dans les actes humains. Si la substance de l'âme et sa figure ne se manifestent pas aux yeux, c'est par les résultats de ses actes que l'on reconnaît sa puissance et ses qualités. Toutes les ressources nécessaires à la vie humaine, agriculture, jardinage, métiers, beaux-arts, objets de sensualité, l'homme les trouve dans son génie. Je pourrais citer encore les lois destinées à adoucir les humains, ces institutions politiques, ces théories morales qui garantissent aux peuples une sécurité si douce, en faisant succéder aux horreurs des batailles le calme d'une paix délicieuse. Or, pourrait-on être assez injuste appréciateur des faits, pour refuser à Dieu une puissance pareille, quand on reconnaît le pouvoir, son auguste essence, son immortalité ? quand on sait qu'il est le père de toutes vertus, et la vertu même ?

Chapitre 32

Qu'importe qu'il échappe aux regards des mortels, puisque ce sont des oeuvres toutes divines qui nous révèlent et nous montrent ses traces ! Car les phénomènes que nous voyons s'opérer dans le ciel, sur la terre et dans les eaux, nous devons les regarder