Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/353

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tente de leur général ; que les récupérateurs président aux jugements ; que les décurions et ceux qui sont investis du droit de rendre la justice prennent place sur les tribunaux publics. Un autre va à la porte Minutia régler le prix des céréales ; d'autres reçoivent des assignations pour un jour fixé ; un accusé vient pour se justifier, un accusateur pour le charger ; un criminel est conduit au lieu du supplice, où il doit périr ; cet autre, convive resté des derniers aux noces de la veille, se rend au repas du lendemain. Ici on apprête les repas publics ; là on dresse des lits en l'honneur des dieux ; on prépare des fêtes, des jeux scéniques, des combats de gladiateurs ; on sacrifie aux dieux, on invoque les génies, on répand des libations en l'honneur des morts ; ici ce sont telles attributions, là telles autres. Tous obéissent à l'empire de la loi et à leurs fonctions sociales. Vous respirez dans la même ville les parfums de l'encens et l'odeur fétide des boues ; vous entendez les hymnes, les vers, les cantiques de la piété, en même temps que les lamentations et les sanglots du désespoir.

Chapitre 36

Soyez convaincus qu'ainsi se passent les choses dans le monde. Cette loi, qui tend toujours à maintenir l'équité, appelons-la Dieu, et persuadons-nous qu'elle n'a jamais besoin d'être redressée ou changée. En effet, de même que l'ensemble du monde est dirigé par la surveillance universelle du Créateur qui le protège immuablement, et dont l'influence renfermée dans chaque germe se répand