Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/48

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faut de beaucoup que ce soit la statue de Pythagore. Il est bien vrai que ce dernier était de Samos ; que sa beauté était extrêmement remarquable ; qu'il possédait sur la cithare et en tout genre de musique une incontestable supériorité, enfin qu'il vivait à peu près à l'époque où Polycrate régnait sur Samos. Mais jamais le philosophe ne fut aimé du tyran : car, dès que celui-ci commença à établir sa domination, Pythagore s'enfuit en secret de l'île ; c'était peu de temps après avoir perdu son père Mnésarque, que je sais avoir été un artiste très habile à graver les pierres, talent dont il recherchait la gloire plutôt que le profit. Selon les uns, Pythagore, à cette époque, se serait trouvé au nombre des prisonniers du roi Cambyse ; ayant été emmené en Égypte, il y aurait eu pour instituteurs les Mages de l'Orient, entre autres Zoroastre, le chef de tous les mystères religieux ; plus tard il aurait été racheté par un certain Gillus, prince des Crotoniates. Mais la tradition la plus accréditée, c'est que ce fut de son propre mouvement qu'il alla explorer les sciences de l'Egypte ; que là il fut initié par les prêtres à leurs cérémonies si merveilleusement puissantes, à leurs combinaisons admirables des nombres, à leurs savantes formules de géométrie. Ces connaissances ne satisfaisant pas encore son activité, il poussa bientôt