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Page:Œuvres complètes de Blaise Pascal Hachette 1871, vol1.djvu/438

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les prophéties n’ont prophétisé que Jésus-Christ ; 3° preuves par la cabale ; 4° preuves par l’interprétation mystique que les rabbins mêmes donnent à l’Écriture ; 5° preuves par les principes des rabbins, qu’il y a deux sens. Qu’il y a deux avènemens, glorieux et abject, du Messie, selon leur mérite ; que les prophètes n’ont prophétisé que du Messie. La loi n’est pas éternelle, mais doit changer au Messie. Qu’alors on ne se souviendra plus de la mer Rouge ; que les juifs et les gentils seront mêlés.

70. — Les mouvemens de grâce, la dureté de cœur ; les circonstances extérieures.

71. — Différence entre le dîner et le souper.

En Dieu la parole ne diffère pas de l’intention, car il est véritable ; ni la parole de l’effet, car il est puissant ; ni les moyens de l’effet, car il est sage. Bern., ult. sermo in Missam.

Augustin, V, de Civ., 10 : Cette règle est générale. Dieu peut tout, hormis les choses lesquelles s’il les pouvoit il ne seroit pas tout-puissant, comme mourir, être trompé et mentir, etc.

Plusieurs évangélistes pour la confirmation de la vérité ; leur dissemblance utile.

Eucharistie après la Cène. Vérité après figure. Ruine de Jérusalem figure de la ruine du monde, quarante ans après la mort de Jésus-Christ[1]. « Je ne sais pas[2] : » comme homme, ou comme légat. Jésus-Christ condamné par les juifs et les gentils. Les juifs et gentils figurés par les deux fils : Aug., de Civ., XX, 29.

72. — (20 V) Les figures de l’Évangile pour l’état de l’âme malade sont des corps malades ; mais parce qu’un corps ne peut être assez malade pour le bien exprimer, il en a fallu plusieurs. Ainsi il y a le sourd, le muet, l’aveugle, le paralytique, le Lazare mort, le possédé. Tout cela ensemble est dans l’âme malade.

73. — Elle est toute le corps de Jésus-Christ, en son patois, mais il ne peut dire qu’elle est tout le corps de Jésus-Christ. L’union de deux choses sans changement ne fait point qu’on puisse dire que l’une devient l’autre. Ainsi l’âme unie au corps, le feu au bois, sans changement. Mais il faut changement qui fasse que la forme de l’une devienne la forme de l’autre : ainsi l’union du Verbe à l’homme. Parce que mon corps sans mon âme ne feroit pas le corps d’un homme : mon âme, unie à quelque matière que ce soit, fera mon corps. Il me distingue la condition nécessaire d’avec la condition suffisante : l’union est nécessaire, mais non suffisante. Le bras gauche n’est pas le droit. L’impénétrabilité est une propriété des corps. Identité de numéro au regard du même temps exige l’identité de la matière. Ainsi si Dieu unissoit mon âme à un corps à la Chine, le même corps, idem numero, seroit à la Chine. La même rivière qui coule là est idem numero que celle qui coule en même temps à la Chine.

74. — Fascination. Somnum suum[3]. Figura hujus mundi[4].

  1. Matth., xxiv.
  2. Ibid., 36.
  3. Ps. lxxv, 6.
  4. I Cor., vii, 31.