Page:Œuvres complètes de Blaise Pascal Hachette 1871, vol1.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit qu’il étoit meilleur d’être le pourceau d’Hérode que son fils. Macrob., Saturn., livre II, 4.

82. — Ordre. Voir ce qu’il y a de clair dans tout l’état des juifs, et d’incontestable.

83. — Eh quoi ! Ne dites-vous pas vous-même que le ciel et les oiseaux prouvent Dieu ? — Non. — Et votre religion ne le dit-elle pas ? — Non. Car encore que cela est vrai en un sens pour quelques âmes à qui Dieu donne cette lumière, néanmoins cela est faux à l’égard de la plupart.

84. — Nihil tam absurde dici potest quod non dicatur ab aliquo philosophorum. Cic., de Divin.

85. — Est et non est sera-t-il reçu dans la foi, aussi bien que dans les miracles ?

Quand saint Xavier fait des miracles… !

Miracles continuels, faux.

86. — Toujours les hommes ont parlé vrai de Dieu, ou le vrai Dieu a parlé aux hommes.

Les deux fondemens : l’un intérieur, l’autre extérieur ; la grâce, les miracles ; tous deux surnaturels.

87. — Judith. Enfin Dieu parle dans les dernières oppressions. Si le refroidissement de la charité laisse l’Église presque sans vrais adorateurs, les miracles en exciteront. C’est un des derniers effets de la grâce.

S’il se faisoit un miracle aux Jésuites !.

Quand le miracle trompe l’attente de ceux en présence desquels il arrive, et qu’il y a disproportion entre l’état de leur foi et l’instrument du miracle, alors il doit les porter à changer. Mais vous, autrement. Il y auroit autant de raison à dire que si l’eucharistie ressuscitoit un mort, il faudroit se rendre calviniste que demeurer catholique. Mais quand il couronne l’attente, et que ceux qui ont espéré que Dieu béniroit les remèdes se voient guéris sans remèdes…

88. — Sur le miracle. Comme Dieu n’a pas rendu de famille plus heureuse, il faut aussi qu’il n’en trouve point de plus reconnoissante.

89. — Roi, tyran. J’aurai aussi mes pensées de derrière la tête. Je prendrai garde à chaque voyage.

90. — Venise. Quel avantage en tirerez-vous, sinon du besoin qu’en ont les princes, et de l’horreur qu’en ont les peuples ? S’ils vous avoient demandés, et que pour l’obtenir ils eussent imploré l’assistance des princes chrétiens, vous pourriez faire valoir cette recherche. Mais que durant cinquante ans tous les princes se soient employés inutilement, et qu’il ait fallu en aussi pressant besoin pour l’obtenir…


fin de l’appendice aux pensées et du premier volume.