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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 2.djvu/263

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MONSIEUR LE MARQUIS
DE PONTANGES.




PREMIÈRE PARTIE.


I.

UNE RENCONTRE.


— Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir se lève et l’arrache aux vallons…

— Chut ! j’entends parler…

— Et moi je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons…

— Ceci est une voix de femme, ou je ne m’y connais pas, messieurs ! s’écria alors Melchior Bonnasseau, agent de change de naissance et fat de profession.

— C’est une nymphe des bois qui soupire ; c’est la dryade d’un vieux chêne, dit à son tour le général Rapart, un ancien héros de l’Empire qui tenait ce détail mythologique d’une vieille danseuse de l’Opéra.

— C’est tout simplement une fort belle femme, dit le héros de cette histoire, Lionel de Marny, jeune homme spirituel et passionné, qui visait au positif en toutes choses, et n’admettait nymphes ni sylphides sous aucun prétexte, même en conversation. Une fort belle femme, ajouta-t-il ; à la chasse,