servent d’obstacle… mais aussi, comme ils assaisonnent l’amour !… Une femme vous reçoit mal le matin… vous la trouvez froide et dédaigneuse :
Mais le soir vous la retrouvez au bal, si entourée, si belle… si coquette…
Une autre fois, elle vous décourage encore… mais elle a du monde le soir chez elle. Le lion à la mode doit y venir, on le verra là !…
Vous allez chez elle pour y voir l’homme, la femme, l’Italien ou l’Anglaise dont on parle en ce moment à Paris… vous y allez par curiosité… Tout le monde élégant est là !… C’est un salon dont vous voulez être.
Vous y allez, vous revoyez cette femme que vous voulez haïr… et puis vous êtes si fier de la connaître, si reconnaissant qu’elle pense à vous au milieu de toutes ces grandeurs, que vous lui pardonnez de n’être pas plus faible…
À Paris, l’amour sans bonheur, ou plutôt le quasi-bonheur, est possible… Une femme peut longtemps y soutenir l’amour qu’elle ne récompense pas ; mais à la campagne, dans la solitude, avec de l’ennui, oh ! il faut du bonheur, du vrai bonheur. L’amour malheureux n’est probable qu’au sein du monde et des plaisirs.
XVII.
LA MÊME JOURNÉE.
Leurs cœurs étaient faits l’un pour l’autre !
M. de Marny a plusieurs personnes à déjeuner chez lui, tous amateurs de chevaux… grands buveurs, mangeurs, rieurs.