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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/26

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Martel.

Est-il donc vrai, Martel ? Mais j’ai peu de loisirs.
On me défend le monde et ses bruyants plaisirs.

Edgar.

Pour ta santé ?

Martel.

Pour ta santé ? Non, mais…

Pluchard.

Pour ta santé ? Non, mais…Une affreuse jalouse
Le suit comme un recors.

Edgar.

Le suit comme un recors.Qui donc ?

Pluchard.

Le suit comme un recors. Qui donc ? Sa fausse épouse,
Une ancienne beauté, nymphe de l’Opéra.
Si nous n’y prenons garde, elle l’étranglera.

Edgar.

Pour avoir tant d’empire, elle est donc bien jolie ?

Martel.

Elle ? oui.

Pluchard.

Elle ? oui.Non.

Griffaut faisant signe à Pluchard.

Elle ? oui. Non.Si.

Pluchard.

Elle ? oui. Non. Si.Non.

Griffaut.

Elle ? oui. Non. Si. Non.Si.

Pluchard.

Elle ? oui. Non. Si. Non. Si.Parbleu ! c’est Cornélie
Ce squelette dansant que vous connaissez tous
Plus ou moins.

Martel.

Plus ou moins.Ah ! Pluchard, ménage-moi les coups.

Pluchard.

Non, je hais cette sotte et son fatal empire.
Elle est vieille, elle est laide, elle ne sait pas lire ;
Elle réduit à rien un homme intelligent,
Lui vole tout son temps, son temps et son argent ;
Car sa rapacité ne connaît point d’obstacle,