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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/282

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vais lui donner son congé, à ce séducteur… honnête homme ! Est-ce que vous croyez avoir fait son éloge ?

Madame de Blossac.

Mais sans doute, madame, c’est un éloge sincère.

La Comtesse.

Et mortel… Quels éloges ! Ah ! si c’est comme cela que vous les faites… je vous en prie, dites toujours du mal de moi.

Madame de Blossac.

Madame, de grâce, n’ayez pas d’esprit contre moi : cela vous est trop facile.

Jeanne apercevant l’uniforme du singe.

Ah ! un uniforme ! qu’est-ce que c’est que ça ?… (À madame de Blossac.) Permettez-vous, madame ?

M. de Saint-Iriex faisant un pas vers Jeanne.

Cela ? c’est une belle action !

La Comtesse.

Encore ! (À part.) J’ai peur, cela va être quelque noirceur.

Jeanne au milieu de la scène.

C’est un paletot pour une levrette !

M. de Saint-Iriex.

Non, c’est un uniforme de major.

Jeanne.

Pour un polichinelle ?

M. de Saint-Iriex.

Pour un singe ! pour le gagne-pain d’un petit Savoyard dont madame de Blossac est la bienfaitrice… Elle a accueilli l’enfant des montagnes et elle protège sa modeste industrie.

Des Tourbières avec un attendrissement comique.

Je la reconnais bien là ! sa bonté est inépuisable. Madame de Blossac étend l’humanité jusque sur…

La Comtesse à part.

Les singes !

Des Tourbières.

Jusque sur les moindres créatures… Ce pauvre petit joueur de vielle, comme il va vous bénir !

Jeanne.

Eh bien, maman n’est pas dans ces idées-là… Elle ne veut pas que les enfants courent les rues… Elle aussi a re-