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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/302

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Des Tourbières.

Déjà !… quoi, vous partez ?

Madame de Blossac.

J’ai à parler au jardinier des serres, il faut qu’il me dise ce qu’est devenu ce Léonard.

Des Tourbières.

Léonard ?… Qu’est-ce que c’est que Léonard ?

Madame de Blossac.

C’est l’ancien jardinier de la vieille marquise de Clairmont, celui qui a surpris Jeanne et Charles Valleray dans le jardin.

Des Tourbières.

Ali !… vous avez hâte de la perdre.

Madame de Blossac.

Je veux retrouver ce témoin.

Des Tourbières à part.

Et moi aussi… Pauvre Jeanne !

Madame de Blossac.

Vous viendrez me rendre compte de votre entretien dans la serre où est la fontaine.

Des Tourbières.

Prenez garde ! dans la serre, il y a des bruyères.

Madame de Blossac avec un regard de haine.

Des bruyères !… Méchant homme !… Pourquoi faut-il que j’aie besoin de lui !

(Elle sort.)

Scène XIV.

DES TOURBIÈRES seul.

Méchante femme !… Pourquoi faut-il que j’aie besoin d’elle ! Maudit soit le jour où elle m’a sauvé ! Je la déteste, et pourtant il faut la servir. — Il me tarde qu’elle ait épousé son maréchal. Je la forcerai bien à tenir sa promesse, j’aurai ma place, et, retrouvant mon crédit, je pourrai lui rendre ses vingt mille francs, et alors je ne serai plus engagé… que par la reconnaissance ! — Voilà le maréchal ! Comment vais-je placer mes tendres indiscrétions ?…

(Il se retire dans le fond du théâtre.)