Cette pensée est bien séduisante… vous consoler !… Je n’ai pas le courage d’être raisonnable plus longtemps. Ah ! je suis confuse… Je n’aime pas à me sentir indélicate et intéressée, et, je ne peux pas me faire illusion, je fais là une très-bonne affaire. Et moi, dont le seul désir était de me sacrifier !…
Cela vous contrarie ?
Beaucoup.
Ah ! qu’elle est charmante !
Mais avant de vous engager, il faut pourtant que je vous dise… mon secret.
Vous avez un secret ?
Oui, je vous ai trompé… je ne suis pas ce que je parais être, comme dans les mélodrames… Je ne suis pas madame de Blossac.
Ah ! et qui êtes-vous donc ?
Oh ! rassurez-vous, je ne suis pas une aventurière. Si je ne suis pas madame de Blossac, je suis mademoiselle de Blossac. Je me faisais appeler madame, parce que c’était plus convenable à mon âge et vivant toute seule comme je vis ; parce qu’à trente ans, il est ridicule de faire l’ingénue… Mais je n’ai jamais été mariée… il n’y a jamais eu de M. de Blossac.
Jamais ?
Jamais… Ah ! si, il y en a eu un.
Ah !
Un qui était mon père.