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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/324

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Madame de Blossac.

Cette pensée est bien séduisante… vous consoler !… Je n’ai pas le courage d’être raisonnable plus longtemps. Ah ! je suis confuse… Je n’aime pas à me sentir indélicate et intéressée, et, je ne peux pas me faire illusion, je fais là une très-bonne affaire. Et moi, dont le seul désir était de me sacrifier !…

Le Maréchal.

Cela vous contrarie ?

Madame de Blossac.

Beaucoup.

Le Maréchal.

Ah ! qu’elle est charmante !

Madame de Blossac.

Mais avant de vous engager, il faut pourtant que je vous dise… mon secret.

Le Maréchal inquiet.

Vous avez un secret ?

Madame de Blossac.

Oui, je vous ai trompé… je ne suis pas ce que je parais être, comme dans les mélodrames… Je ne suis pas madame de Blossac.

Le Maréchal.

Ah ! et qui êtes-vous donc ?

Madame de Blossac.

Oh ! rassurez-vous, je ne suis pas une aventurière. Si je ne suis pas madame de Blossac, je suis mademoiselle de Blossac. Je me faisais appeler madame, parce que c’était plus convenable à mon âge et vivant toute seule comme je vis ; parce qu’à trente ans, il est ridicule de faire l’ingénue… Mais je n’ai jamais été mariée… il n’y a jamais eu de M. de Blossac.

Le Maréchal finement.

Jamais ?

Madame de Blossac loyalement, puis en souriant.

Jamais… Ah ! si, il y en a eu un.

Le Maréchal.

Ah !

Madame de Blossac.

Un qui était mon père.