Scène III.
Madame la maréchale !… enfin !… Je vais enfin respirer l’air des hauteurs, l’air qui convient à mon orgueil ! Je ne suis point faite pour végéter dans les bas-fonds de la société, dans les combinaisons mesquines des existences chétives et bourgeoises ! Oh ! dans cette atmosphère de misère et d’humilité j’étouffais !… voilà mon rêve réalisé ! Mes ennemis, vous allez me connaître ! Ah ! je suis une aventurière, une intrigante, une inconnue venue on ne sait d’où… qu’on a surnommée lady Tartuffe, parce qu’elle faisait la grande dame et qu’elle n’était qu’une hypocrite ! Lady Tartuffe ! une lady pour rire !… Eh bien ! je suis une véritable lady maintenant, une grande dame qu’il vous faudra bien complimenter et flatter malgré vous, madame de Clairmont, ma nièce !… Elle sera ma nièce !… Mais la joie du triomphe me trouble, m’égare… Hector va venir. Hector !… le voir, le voir chez moi ! aujourd’hui ! aujourd’hui… ah ! quelle fatalité… C’est lui ?… non, des Tourbières !
Scène IV.
C’est encore moi.
Quel contre-temps ! comment l’éloigner ?
Je la gêne… je saurai pourquoi. (Haut.) Madame Berthollet voulait m’empêcher d’entrer ; mais j’ai insisté, car j’ai à vous rendre compte de mon entretien avec le maréchal. Je ne vous le cache pas, je n’ai pas été content de lui : il ne songe pas à vous épouser.
Vous en êtes sûr ?
Mais il sort d’ici… y a-t-il quelque chose de nouveau ?