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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/393

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Scène V.

NOËL seul.

Pauvre garçon, il fait ce qu’il peut… Il faut être juste, il est dévoué, et s’il n’avait pas vu notre Blanche toute petite, il y a longtemps qu’il en serait fou ; mais elle est si jolie ! il faudra bien qu’il la regarde. (Voyant entrer Blanche qui pleure et va s’asseoir sur le canapé à droite.) C’est elle !… toujours en larmes… c’est décourageant !

(Il va fermer la porte.)

Scène VI.

NOËL, BLANCHE.
Noël.

Mademoiselle Blanche, qu’est-ce que vous faites donc ? Vous m’aviez promis de ne plus pleurer.

(Il va s’asseoir auprès d’elle.)
Blanche.

Noël, ç’a été plus fort que moi. Tu sais bien les belles pivoines roses que nous avons plantées il y a deux ans, Adrien et moi ?

Noël.

Oui, dans la grande pelouse, là-bas… eh bien ?

Blanche.

Eh bien, Noël, elles sont tout en fleur et si belles, si belles !… oh ! quel malheur !

Noël troublé.

Je ne vois pas de malheur à ça… Allons donc, du courage, morbleu !

Blanche pleurant.

Tu ne vois pas de malheur !… Mais tu ne comprends donc rien ? Mon pauvre frère !… Nous les avions plantées ensemble… ensemble ! et je suis seule à les voir fleurir !…

Noël attendri.

Je comprends… je comprends… mais ça n’est pas plus triste qu’autre chose.

Blanche se levant et passant à gauche. — Noël se lève aussi.

C’est vrai, mais je les avais oubliées, ces fleurs… Je marchais tranquillement dans l’allée des peupliers, où je ne