Scène IX.
Noël !
Laissons-la appeler.
Ô ma mère !
Noël !
Ah ! pardon, madame, je croyais que tout le monde était à l’église, et je profitais de ça pour faire le salon à fond… il en a bon besoin. Madame veut-elle que je dérange le canapé pour…
Non, je venais seulement chercher mon livre de messe ; il doit être là, sur la cheminée ; donne-le-moi, Noël.
Oui, madame. (Tout en maintenant le canapé contre la porte, il fait signe à Adrien qui va prendre sur la cheminée le livre de sa mère et le couvre de baisers ; au lieu de le remettre à Noël qui l’attend, Adrien tout tremblant le passe à sa mère derrière la porte.) Est-ce celui-là, madame ?
Oui, merci.
Ouf ! je suis en nage !
Noël, je la vois ! je la vois !… Oh ! comme elle est pâle !… comme elle est changée, ma pauvre mère !…
Et moi aussi, je suis bien changé… mes pauvres cheveux sont presque tout gris.
Quelle douleur ! comme elle m’aime, ma mère ! Et ne pouvoir la tenir dans mes bras ! l’embrasser !…