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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/406

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Blanche.

Moi !… Il est ici ?

Noël.

Il est ici.

Blanche.

Nous allons le revoir ?

Noël.

Vous allez le revoir.

Blanche tombant à deux genoux.

Ô ma mère !…

Adrien sortant de derrière le rideau, à part.

Pauvre petite sœur !…

Blanche regardant autour d’elle.

Mais, s’il est ici, où donc est-il ?…

Adrien descendu à droite.

Blanche !

Blanche toujours à genoux, lui tendant les bras.

Adrien !… viens, viens, je n’ai pas peur.

Adrien. Il court à elle et la relève dans ses bras.

Ma sœur ! ma chère Blanche !… quel bonheur !…

(Il la fait passer à sa gauche.)
Blanche.

Oh ! maman, maman, quelle joie !… Un mois plus tard, Adrien, tu ne l’aurais plus retrouvée… Et Mathilde ! comme elle va reprendre courage ! Tu nous rends la vie à toutes les trois… Oh ! que Dieu est bon ! Mais regarde-moi… C’est bien lui !… Noël ! Adrien !… Ah !… Ils t’avaient donc tué, ces vilains sauvages ?

Adrien.

Pas tout à fait… J’avais trois halles dans le corps, j’étais sans connaissance… ils m’ont pris mes habits et ils m’ont laissé là… J’ai été sauvé par miracle.

Noël.

Qu’est-ce que je disais ?… un miracle !

Adrien.

Une femme du pays m’a recueilli chez elle ; j’ai été deux mois à me rétablir…

Blanche.

Pauvre frère !