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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/410

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Noël.

C’est juste.

Blanche.

Quel bonheur ! quel bonheur ! comme nous allons nous amuser ! Ah ! que c’est gentil de ne avoir plus de chagrin ! Et cet affreux deuil ! ô la vilaine robe !… il me tarde de la quitter… je mettrai ce soir ma robe rose !

(Elle saute de joie.)
Noël.

Comme ça lui va bien, le bonheur ! elle saute comme une petite chèvre !… Mais, mademoiselle, ne sautez donc pas comme ça… si madame vous voyait !…

Blanche.

Oh ! je t’en prie, laisse-moi un peu sortir ma joie… elle m’étouffe. Oh ! c’est si bon de penser qu’il est là, lui, ce cher enfant que nous avons tant pleuré… Il est là !… mon cher petit frère ! — (Elle lui envoie des baisers.) Je le trouve bien embelli… c’est un homme.

Noël.

Plus… un marin ! Oh ! il a une fameuse tournure, et il est bien mieux que son ami Octave.

Blanche.

Noël, tu es méchant.

Noël.

Je suis si content… je dis des malices… c’est ma manière de danser, à moi… Mais quel moyen employer pour apprendre à madame ?…

Blanche.

Moi, je ne cherche pas… Dieu m’enverra une inspiration. La seule chose qui m’inquiète, c’est que je ne peux plus être triste !

Noël.

Ni moi non plus.

Blanche.

Nous voilà bien !

Noël.

Vous êtes fraîche comme une rose !

Blanche.

Et toi, donc ! tu as un regard brillant qui dit tout.