J’ai prié.
Oh ! je ne peux plus la voir pleurer, je n’ai plus de patience
Octave était avec nous ; je n’ai pu dire à Mathilde ce que je voulais lui faire comprendre. Il faut tant de ménagements avec elle ! Ne trouves-tu pas, ma fille, qu’elle est tous les jours plus irritée ? N’es-tu pas comme moi inquiète de Mathilde ?
Oui, maman, très-inquiète…
Il faut absolument qu’elle retourne chez son père… Je n’ai pas le droit de m’emparer de son avenir… Elle doit se consoler, elle… aucun lien ne l’engage… La douleur constante, les regrets éternels n’appartiennent qu’à nous !
Oh ! que je voudrais répondre !
Qu’as-tu donc ? Tu n’en veux point à Mathilde, n’est-ce pas ?
Moi ? non, maman.
Tu n’es pas fâchée que nous soyons allées sans toi à l’église ?
Non, au contraire, je suis bien contente d’être restée à la maison.
Ah !… Octave !… cette idée me trouble… On étouffe ici !… (Haut.) Pourquoi as-tu fermé la fenêtre ? ouvre-la, Blanche.
La fenêtre !… Mais, maman, elle… Ah ! c’est vrai, je l’avais fermée par distraction. (Elle court à la fenêtre ouverte et fait semblant de l’ouvrir. À part.) Comme elle est oppressée !… Je n’ose encore rien lui dire.
Il va faire de l’orage, sans doute… on est suffoqué !