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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/412

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Madame des Aubiers.

J’ai prié.

Blanche à part.

Oh ! je ne peux plus la voir pleurer, je n’ai plus de patience

Madame des Aubiers.

Octave était avec nous ; je n’ai pu dire à Mathilde ce que je voulais lui faire comprendre. Il faut tant de ménagements avec elle ! Ne trouves-tu pas, ma fille, qu’elle est tous les jours plus irritée ? N’es-tu pas comme moi inquiète de Mathilde ?

Blanche distraite.

Oui, maman, très-inquiète…

Madame des Aubiers.

Il faut absolument qu’elle retourne chez son père… Je n’ai pas le droit de m’emparer de son avenir… Elle doit se consoler, elle… aucun lien ne l’engage… La douleur constante, les regrets éternels n’appartiennent qu’à nous !

Blanche à part.

Oh ! que je voudrais répondre !

Madame des Aubiers.

Qu’as-tu donc ? Tu n’en veux point à Mathilde, n’est-ce pas ?

Blanche.

Moi ? non, maman.

Madame des Aubiers.

Tu n’es pas fâchée que nous soyons allées sans toi à l’église ?

Blanche vivement.

Non, au contraire, je suis bien contente d’être restée à la maison.

Madame des Aubiers

Ah !… Octave !… cette idée me trouble… On étouffe ici !… (Haut.) Pourquoi as-tu fermé la fenêtre ? ouvre-la, Blanche.

Blanche regardant la fenêtre ouverte.

La fenêtre !… Mais, maman, elle… Ah ! c’est vrai, je l’avais fermée par distraction. (Elle court à la fenêtre ouverte et fait semblant de l’ouvrir. À part.) Comme elle est oppressée !… Je n’ose encore rien lui dire.

Madame des Aubiers.

Il va faire de l’orage, sans doute… on est suffoqué !