LE CHAPEAU D’UN HORLOGER.
Scène I.
Ah !… Personne… on n’a rien entendu !… (Il regarde.) Je peux un moment… (Il tombe sur une chaise près de la porte du salon.) Quel malheur !… quel coup de foudre !… que vais-je devenir ?… Ah ! quand monsieur… Oh ! monsieur !… (Il se lève.) D’abord, quand monsieur saura !… Et le cousin Rodrigues donc ! lui qui chaque fois qu’il vient ici… Quel malheur !… mon Dieu ! c’en est fait de moi… je suis un domestique perdu… Ah ! qui vient là ?… (Il va regarder au fond.) Mademoiselle Henriette !… Oh ! il ne faut pas qu’elle sache… et si elle me voit elle devinera… ma figure seule lui dirait le désastre… je ne saurais dissimuler avec elle !… Ah ! puisque je ne peux lui cacher tout, cachons-lui du moins ma figure.
Scène II.
Vite à l’ouvrage ! comme c’est joli une première robe de printemps ! pourvu que je l’aie finie ce soir… Madame ne me presse pas, mais elle sera bien contente de pouvoir mettre cette robe-là aujourd’hui pour aller dîner chez sa mère. Le beau temps est venu si vite qu’on n’est pas prêt, et les étoffes d’hiver sont si laides au soleil ! la peluche par exemple ! la peluche au grand soleil, c’est affreux ! ça a l’air d’un petit animal ; c’est dégoûtant… Mais il n’est pas dix