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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/44

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Guilbert avec malice.

Je le croyais parti.C’est encor cette dame ;
Elle vient donc souvent ?

Martel avec embarras.

Elle vient donc souvent ? Oui, pour une réclame
Que dans notre journal elle veut publier.

Guilbert.

Elle demeure près ?

Martel.

Elle demeure près ? Sur le même palier.
Tout sera réparé, monsieur ; nous pouvons faire
Demain un autre article à celui-ci contraire ;
Oui, quelque industriel fictif nous écrira
Que nous avons eu tort, et tout s’arrangera.
Cela se fait souvent dans un cas difficile.
Un bon journal, monsieur, est un coursier docile
Qui peut passer partout quand il est bien monté.

Guilbert.

Galopez donc sans moi, car votre Vérité
M’a mis à pied. Adieu ; ce début m’est funeste.

Martel.

Comment ?

Guilbert.

Comment ? Je veux garder pour moi ce qui me reste.
Je suis quitte envers vous, j’ai payé largement.
Demain je reprendrai mon cautionnement.

(Il se dirige vers la porte.)
Martel.

Monsieur Guilbert !…

Cornélie.

Monsieur Guilbert !…Édouard…

Guilbert heurtant Cornélie.

Monsieur Guilbert !… Édouard…Pardon… mais il me semble
Que je connais ces yeux… Cette femme ressemble…
C’est elle…

Martel bas à Cornélie.

C’est elle…Va-t’en donc.

(Elle sort.)
Guilbert.

C’est elle… Va-t’en donc.Le mensonge est flatteur.
Depuis quand Cornélie est-elle femme auteur ?