Un fantôme boiteux ; ce n’est point un mortel.
Quels cheveux ! quelle barbe !… il vient !
Scène VIII.
Monsieur Martel.
C’est quelque mendiant, va-t’en fermer la porte.
Quand puis-je travailler ?
(Il s’assied devant son bureau.)
La liste des tableaux du grand peintre Morin.
C’est un talent sublime, et nous étions en train
(À part.)
De faire son éloge. Attirons ce sauvage,
Et servons-nous de lui pour apaiser la rage
De ce fou dangereux qui trouble mon repos.
(Haut.)
Je vous le disais bien, vous venez à propos :
Vous êtes de Morin…
L’ami, le confident, et, de plus, le modèle.
Depuis deux ans je souffre en le voyant souffrir.
Ah ! monsieur, les journaux ! ils nous feront mourir.
Martel, écoute donc cet homme ; il m’intéresse,
Vraiment.
À vous pour obtenir quelques soulagements
Aux chagrins de mon maître, à ses affreux tourments ;
Ce désespoir, monsieur, c’est comme une folie ;