ACTE TROISIÈME.
Scène I.
Eh bien, monsieur Guilbert, vous faites des journaux ?
Tout le monde aujourd’hui m’accueille par ces mots !
Ah ! c’est qu’ils ont acquis dans cette circonstance,
Ici, pour tout le monde, une grande importance.
L’article d’aujourd’hui produit un tel effet !…
Parbleu, vous savez bien que je ne l’ai pas fait.
Je ne me suis jamais donné des airs d’écrire.
Vous ne l’avez pas fait, mais vous l’avez dû lire ;
On ne croira jamais qu’un article pareil,
Contre le maréchal président du conseil,
N’ait pas été dicté, soufflé par votre gendre.
Mais mon gendre est ministre…
On affirme partout que l’article est de lui.
On dit qu’à ce journal il donne son appui,
Qu’il veut dans le conseil susciter une guerre,
Pour former à lui seul un nouveau ministère.
Ceci doit amener un fâcheux résultat.
Quel supplice d’avoir un gendre homme d’État !
On ne peut pas tenir une affaire secrète ;
On ne peut dire un mot sans qu’on ne l’interprète ;
On trouve à chaque pas quelques pièges nouveaux.