Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/11

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il me donna ce tribut d’éloges que les auteurs regardent toujours comme le prix de leur travail, et qui n’est souvent que le salaire de leur lecture. Je le remerciai, comme il me louoit, avec une reconnoissance modérée ; et ce petit moment passé, nous commençâmes une conversation plus cordiale.

J’ai reconnu dans vos fables, me dit-il, plusieurs sujets pris dans des fables anciennes ou étrangères.

Oui, lui répondis-je, toutes ne sont pas de mon invention. J’ai lu beaucoup de fabulistes ; et lorsque j’ai trouvé des sujets qui me convenoient, qui n’avoient pas été traités par La Fontaine, je ne me suis fait aucun scrupule de m’en emparer. J’en dois quelques-uns à Ésope, à Bidpaï, à Gay, aux fabulistes allemands, beaucoup plus à un Espagnol nommé Yriarté, poëte dont je fais grand cas, et qui m’a fourni mes apologues les plus heureux. Je compte bien en prévenir le public dans une préface, afin que l’on