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Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/115

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Le chevreuil emmène la chasse,
Va faire un long circuit, & revient au buisson
Où l’attendoit son compagnon,
Qui dans l’instant part à sa place.
Celui-ci fait de même ; & pendant tout le jour,
Les deux chevreuils, lancés & quittés tour à tour,
Fatiguent la meute obstinée.
Enfin les chasseurs, tout honteux,
Prennent le bon parti de retourner chez eux.
Déjà la retraite est sonnée,
Et les chevreuils rejoints. Le lièvre palpitant
S’approche, & leur raconte, en les félicitant,
Que ses nombreux amis, dans ce péril extrême,
L’avoient abandonné. Je n’en suis pas surpris,
Répond un des chevreuils : à quoi bon tant d"amis ?
Un seul suffit quand il nous aime.



FABLE VII

Le Renard qui prêche



Un vieux renard cassé, goutteux, apoplectique,
Mais instruit, éloquent, disert,
Et sachant très bien sa logique,
Se mit à prêcher au désert.
Son style étoit fleuri, sa morale excellente.