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Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/165

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LIVRE IV.

FABLE XVIII.

La Guenon, le Singe & la Noix.


Une jeune guenon cueillit
Une noix dans sa coque verte ;
Elle y porte la dent, fait la grimace… Ah ! certes,
Dit-elle, ma mère mentit
Quand elle m’assura que les noix étoient bonnes.
Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !
Elle jette la noix. Un singe la ramasse,
Vite, entre deux cailloux la casse,
L’épluche, la mange & lui dit :
Votre mère eut raison, ma mie,
Les noix ont fort bon goût ; mais il faut les ouvrir.
Souvenez-vous que, dans la vie,
Sans un peu de travail on n’a point de plaisir.



FABLE XIX.

Don Quichotte.


Contraint de renoncer à la chevalerie,
Don Quichotte voulut, pour se dédommager,
Mener une plus douce vie,