Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/175

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Que le cœur désormais ne peut se corriger !
Elle en mourut, la pauvre mère.
Quel triste prix des soins donnés à cet enfant !
Mais c’étoit le fils d’un milan :
Rien ne change le caractère.



FABLE IV

L’Âne & la Flûte


Les sots sont un peuple nombreux,
Trouvant toutes choses faciles :
Il faut le leur passer, souvent ils sont heureux ;
Grand motif de se croire habiles.

Un âne, en broutant ses chardons,
Regardoit un pasteur jouant, sous le feuillage,
D’une flûte dont les doux sons
Attiroient & charmoient les bergers du bocage.
Cet âne mécontent disoit : Ce monde est fou !
Les voilà tous, bouche béante,
Admirant un grand sot qui sue & se tourmente
À souffler dans un petit trou.
C’est par de tels efforts qu’on parvient à leur plaire ;
Tandis que moi… Suffit… Allons-nous-en d’ici,
Car je me sens trop en colère.
Notre âne, en raisonnant ainsi,