Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/170

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fois nécessaires « to give point, to direct attention. » — C’est là ma justification.

Les noms propres, les réputations faites, la mode, en un mot, a tant d’influence chez nous, que j’ai cru devoir faire un autre effort pour l’attirer de notre côté. J’ai écrit dans le Journal des Économistes (numéro de février 1845), une lettre à M. de Lamartine. Cet illustre écrivain, cédant à ce tyran Fashion, avait assailli les économistes de la manière la plus injuste et la plus irréfléchie, puisque, dans le même écrit, il adoptait leurs principes. J’ai lieu de croire, d’après la réponse qu’il a bien voulu m’adresser, qu’il n’est pas éloigné de se ranger parmi nous, et cela suffirait peut-être pour déterminer chez nous un revirement inattendu de l’opinion. Sans doute, un tel revirement serait bien précaire, mais enfin on aurait, au moins provisoirement, un public, et c’est ce qui nous manque. Pour moi, je ne demande qu’une chose, qu’on ne se bouche pas volontairement les oreilles.

Permettez-moi de vous recommander, si vous en avez l’occasion, the perusal de la lettre à laquelle je fais allusion.

Je suis, Monsieur, votre respectueux serviteur.

Londres, 8 juillet 1845.


Monsieur,

J’ai enfin le plaisir de vous présenter un exemplaire de la traduction dont je vous ai plusieurs fois entretenu. En me livrant à ce travail, j’avais la conviction que je rendais à mon pays un véritable service, tant en popularisant les saines doctrines économiques, qu’en démasquant les hommes coupables qui s’appliquent à entretenir de funestes préventions nationales. Mon espérance n’a pas été trompée. J’en ai distribué à Paris une centaine d’exemplaires, et ils ont produit la meilleure impression. Des hommes qui, par leur position et l’objet de leurs études, devraient savoir ce qui se