trêmes des deux principes. Or, qu’ont fait ces assemblées ? L’une a mis toutes les restrictions à la sortie des produits, l’autre à leur entrée.
Je ne nie pas qu’il n’y eût des prohibitions à l’entrée sous la République. Elles furent établies, comme mesures de guerre, par un décret d’urgence du Comité de salut public.
Mais quant au tarif, permettez-moi de vous dire dans quel esprit il était conçu.
En 93, les législateurs étaient nommés par la foule. On peut même dire qu’ils étaient sous la dépendance immédiate, constante, ombrageuse de la foule. Aussi, à quel résultat aspire le tarif ? À créer la plus grande abondance possible des aliments, des vêtements et de tous les objets de consommation générale. Pour atteindre ce but, que fait-on ? On décrète que toutes les choses vraiment utiles pourront librement entrer ; et afin que la masse n’en soit pas ébréchée par l’exportation, on décrète qu’elles ne pourront pas sortir.
Certes, Messieurs, je ne justifie pas cette dernière mesure. C’est une atteinte à la propriété, à la liberté, au travail ; et je suis convaincu qu’elle allait contre le but qu’on avait en vue.
Mais il n’en reste pas moins que toute la préoccupation du législateur, à cette époque, était de mettre la plus grande abondance possible à la portée du peuple ; et pour cela il allait jusqu’à violer la propriété.
Voici quelques articles entièrement exempts de droits à l’entrée :
Bestiaux de toutes sortes, grains de toutes sortes, beurres frais, fondu et salé, bois de toutes sortes, chair salée de toutes sortes, chanvre, même apprêté, charbon de bois, coton en rame et en laine, cuivre, fer en gueuse et tenaille (le fer en barre payait 1 franc par quintal, l’acier 1 fr. 50 c), laines, lard frais, légumes, lin teillé ou apprêté, mais de vais-