Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/370

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duire ces mêmes choses en France, ou, ce qui revient au même, de quoi les acheter à l’étranger, et réaliser encore une économie, ce serait une mauvaise spéculation que d’aller les produire en Barbarie, Ceci soit dit en dehors de tous les autres points de vue de l’immense question algérienne. Quelle que soit l’importance, et, si l’on veut, la supériorité des considérations tirées d’un ordre plus élevé, ce n’est pas une raison pour se tromper sous le rapport de l’économie politique pure.


53. — RECETTES PROTECTIONNISTES.


27 Décembre 1846.


Depuis que nous avons publié un rapport au Roi sur le grand parti qu’on pourrait tirer d’une paralysie générale des mains droites[1], comme moyen de favoriser le travail, il paraît que beaucoup de cervelles sont en quête de nouvelles recettes protectionnistes. Un de nos abonnés nous envoie, sur ce sujet, une lettre qu’il a l’intention d’adresser au conseil des ministres. Il nous semble qu’elle contient des vues dignes de fixer l’attention des hommes d’État. Nous nous empressons de la reproduire.


Messieurs les ministres,

Au moment où la protection douanière semble compromise, la nation reconnaissante voit avec confiance que vous vous occupez de la ressusciter sous une autre forme. C’est un vaste champ ouvert à l’imagination. Votre système de gaucherie a du bon ; mais il ne me semble pas assez radical, et je prends la liberté de vous suggérer des moyens plus héroïques, toujours fondés sur cet axiome fondamental : l’intensité du travail, abstraction faite de ses résultats, c’est la richesse.

  1. V. tome IV, page 258. (Note de l’éditeur.)