travail de chacun, — pure illusion, — ou de quelques-uns, — criante injustice.
Mais laissez-moi vous faire observer le beau côté de mon procédé. Votre protection indirecte ne protège efficacement qu’un petit nombre d’industries. Je vous offre le moyen de les protéger toutes. Chacune aura sa part à la curée. Agriculteurs, fabricants, négociants, avocats, médecins, fonctionnaires, auteurs, artistes, artisans, ouvriers, tous mettent leur obole à la tirelire de la protection ; n’est-il pas bien juste que tous y puisent quelque chose ?
Sans doute, cela serait juste, mais dans la pratique… — Je vous vois venir. Vous allez me dire : Comment doubler et tripler les impôts ? comment arracher 150 millions à la poste, 300 millions au sel, un milliard à la contribution foncière ?
— Rien de plus simple. — Et d’abord, par vos tarifs vous les arrachez bien réellement au public, et vous allez comprendre que mon procédé ne vous donnera aucun embarras, si ce n’est quelques écritures, car tout se passera sur le papier.
En effet, selon notre droit public, chacun concourt à l’impôt en proportion de sa fortune.
Selon l’équité, l’État doit à tous une égale protection.
Il résulte de là que mon système se réduira, pour M. le ministre des finances, à ouvrir à chaque citoyen un compte qui se composera invariablement de deux articles, ainsi qu’il suit :
Doit N. à la caisse des subventions 100 fr. pour sa part d’impôts.
Avoir N. par la caisse des subventions, 90 fr. pour sa part de protection.
— Mais c’est comme si nous ne faisions rien du tout !
— C’est très-vrai. Et par la douane non plus vous ne