Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/251

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qui se montre dans votre accueil, je me fais un devoir de déclarer que je ne suis pas préparé à m’interdire pour l’avenir, — soit que je vienne à penser que l’intérêt bien entendu du trésor le réclame, ou que je ne voie pas d’autre solution plus efficace à la question qui nous agite, soit encore que je le considère comme un grand pas dans la bonne voie, — dans ces hypothèses et au très semblables, je ne m’interdis pas la faculté d’acquiescer à un droit fixe et modéré. (Grands cris : « Non, non, cela ne nous convient pas. » Marques de désapprobation.) Je m’attendais à ce que la liberté que je dois néanmoins me réserver provoquerait ces signes de dissentiment. Mais après m’être prononcé comme je crois qu’il appartient à un honnête homme, qui ne saurait prévoir dans quel concours de circonstances il peut se trouver engagé, je déclare, avec la même franchise, que je ne suis nullement infatué du droit fixe. À vrai dire, réduit au taux modéré que j’ai indiqué, je ne lui vois plus cette importance qu’y attachent ses défenseurs et ses adversaires ; et je suis sûr au moins de ceci : que je préférerais l’abrogation, même l’abrogation totale et immédiate, à la permanence de la loi actuelle pendant une année. (Tonnerre d’applaudissements.) Et même, si dans le cours de la présente année l’abrogation totale et immédiate pouvait être emportée, — comme je me doute que cela arriverait, gentlemen, si la décision dépendait de vous, — je ne serais certainement pas inconsolable, ni bien longtemps à en prendre mon parti. (Applaudissements.) — Sa Seigneurie déclare qu’elle a partagé la satisfaction de l’assemblée lorsque M. Plint a rendu compte des progrès de la cause de la liberté. Elle annonce qu’elle va porter ce toast : « À la prospérité du West-Riding ; puissent les classes agricoles, manufacturières et commerciales, reconnaître que leurs vrais et permanents intérêts sont indissolublement unis et ont leur base la plus solide dans la liberté du travail et des échanges. » Après avoir peint en termes chaleureux les heureux résultats du commerce libre, le noble lord ajoute : « Je ne veux pas, gentlemen, développer ici une argumentation sérieuse et solennelle, peu en harmonie avec le caractère de cette fête, quoique je ne doute pas que votre détermination ne soit calme, mais sérieuse. (Oui !