side ; et que ces écussons, regardés jusqu’ici comme les emblèmes
d’une dignité quasi royale, ne sont autre chose que des
enseignes où l’on peut lire : Acres à louer, blés à vendre. (Applaudissements.)
Oui, ce sont des marchands ; ce sont tous des
marchands. Ils trafiquent de terres aussi bien que de blés. Ils
trafiquent des aliments, depuis le pain de l’homme jusqu’à la
graine légère qui nourrit l’oiseau prisonnier dans sa cage.
(Rires.) Ils trafiquent de poissons, de faisans, de gibier ; ils trafiquent
de terrains pour les courses de chevaux ; ils y perdent
même l’argent qu’ils y parient et font ensuite des lois au Parlement
pour être dispensés de payer leurs dettes. (Applaudissements.)
Ils trafiquent d’étoiles, de jarretières, de rubans — spécialement
de rubans bleus — et, ce qui est le pis de tout, ils
trafiquent des lois par lesquelles ils rendent leur négoce plus
lucratif. Ils poussent des clameurs contre le petit boutiquier
qui instruit son apprenti dans l’art de « tondre la pratique »,
tandis qu’ils font bien pis, eux nobles législateurs, car ils tondent
la nation, et surtout, ils tondent court et ras l’indigent
affamé La Ligue a montré les classes privilégiées sous un
autre jour, en stimulant leurs vertus, en provoquant leur philanthropie.
Oh ! combien elles étalent de charité, pourvu que la
loi-céréale s’en échappe saine et sauve ! Des plans pour l’amélioration
de la condition du peuple sont en grande faveur, et
chaque section politique présente le sien.
L’orateur énumère ici et critique un grand nombre de projets tous aspirant à réparer par la charité les maux faits par l’injustice, tels que le système des allotments (V. p. 39), le bill des dix heures, les sociétés pour l’encouragement de toiles ou telles industries, etc. — Il continue et termine ainsi :
Si notre cause s’élève contre le monopole, elle est encore plus opposée à une guerre qui prendrait pour prétexte l’intérêt national. J’espère que les sages avertissements qui sont sortis de la bouche de l’honorable représentant de Manchester (M. Gibson) pénétreront dans vos esprits et dans vos cœurs ; car, quand nous voyons à quels moyens le monopole a recours, il n’y a rien