Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 4.djvu/236

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croissement dans la circulation des lettres ; mais, en ces matières, une analogie raisonnable a toujours été admise.

« Vous dites vous-même qu’en Angleterre une réduction de 7/8 dans la taxe a amené une augmentation de 360 pour cent dans la correspondance.

« Chez nous, l’abaissement à 5 cent. de la taxe qui est actuellement, en moyenne, de 43 cent., constituerait aussi une réduction de 7/8. Il est donc permis d’attendre le même résultat, c’est-à-dire 417 millions de lettres, au lieu de 116 millions.

« Mais calculons sur 300 millions.

« Y a-t-il exagération à admettre qu’avec une taxe de moitié moindre, nous arriverons à 8 lettres par habitant, quand les Anglais sont parvenus à 13 ?

« Or, 300 millions de lettres à 5 c. donnent… 15 mil.
« 100 millions de journaux et imprimés à 5 c… 5
« Voyageurs par les malles-postes… 4
« Articles d’argent… 4
Total des recettes… 28 mil.
« La dépense actuelle (qui pourra diminuer) est de… 31 mil.
« À déduire celle des paquebots… 5
« Reste sur les dépêches, voyageurs et articles d’argent… 26 mil.
« Produit net… 2
« Aujourd’hui le produit net est de… 19
« Perte, ou plutôt réduction de gain 17 mil.

« Maintenant je demande si l’État, qui fait un sacrifice positif de 800 millions par an pour faciliter la circulation gratuite des personnes, ne doit pas faire un sacrifice négatif de 17 millions pour ne pas gagner sur la circulation des idées ?

« Mais enfin le fisc, je le sais, a ses habitudes ; et autant il contracte avec facilité celle de voir grossir les recettes, autant il s’accoutume malaisément à les voir diminuer