Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 4.djvu/262

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où l’on n’obtiendra plus une goutte ? Mais la goutte coûte cher.

— Si l’on vous dit : Que le pain soit cher, et l’agriculteur devenu riche enrichira l’industriel.

Répondez : Le pain est cher quand il y en a peu, ce qui ne peut faire que des pauvres, ou, si vous voulez, des riches affamés.

— Si l’on insiste, disant : Quand le pain renchérit, les salaires s’élèvent.

Répondez en montrant, en avril 1847, les cinq sixièmes des ouvriers à l’aumône.

— Si l’on vous dit : Les profits des ouvriers doivent suivre la cherté de la subsistance.

Répondez : Cela revient à dire que, dans un navire sans provisions, tout le monde a autant de biscuit, qu’il y en ait ou qu’il n’y en ait pas.

— Si l’on vous dit : Il faut assurer un bon salaire à celui qui vend du blé.

Répondez : Soit ; mais alors, il faut assurer un bon salaire à celui qui l’achète.

— Si l’on vous dit : Les propriétaires, qui font la loi, ont élevé le prix du pain sans s’occuper des salaires, parce qu’ils savent que, quand le pain renchérit, les salaires haussent tout naturellement.

Répondez : Sur ce principe, quand les ouvriers feront la loi, ne les blâmez pas, s’ils fixent un bon taux des salaires, sans s’occuper de protéger le blé, car ils savent que, si les salaires sont élevés, les subsistances renchérissent tout naturellement.

— Si l’on vous dit : Que faut-il donc faire ?

Répondez : Être juste envers tout le monde.

— Si l’on vous dit : Il est essentiel qu’un grand pays ait l’industrie du fer.