Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 5.djvu/271

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ce principe que, dans l’ordre économique, quel que soit le capital mis en œuvre, toute valeur est créée, par le travail, de rien ; de même que, selon la théologie chrétienne, toutes choses dans la nature ont été créées de Dieu, également de rien. En effet, le produit étant défini : l’utilité ajoutée par le travail aux objets que fournit la nature (J. B. Say et tous les économistes), il est clair que le produit tout entier est le fait des travailleurs ; et si l’objet auquel s’ajoute l’utilité nouvelle est déjà lui-même un produit, la valeur reproduite est nécessairement plus grande que la valeur consommée. Admettons que par son travail, B ait augmenté de 10 pour 100 la valeur qu’il consomme, et constatons, par ses écritures, le résultat :

3. Doit Caisse à Marchandises générales,

Mes ventes au comptant à divers, courant de l’année, 1,089 fr.

Il appert de ce compte que l’usure est une cause de misère, en ce qu’elle empêche la consommation et la reproduction, d’abord en élevant le prix de vente des produits d’une quantité plus forte que l’excédant obtenu par le travail reproducteur : la somme des usures, en France, sur un produit total de 10 milliards, est de 6 milliards, 60 pour 100 ; — puis en entravant la circulation par toutes les formalités de l’escompte, de l’intérêt, du loyer, du fermage, etc. : — toutes difficultés qui disparaissent sous le régime du crédit gratuit.

Nous voici au moment où B a réalisé tout le produit de son travail de l’année. Il faut qu’il se liquide avec x, Banque nationale, ce qui donne lieu à l’opération que voici :

4. Doit x, Banque nationale, à Caisse,

Mon versement pour solde… 1,000 fr.

Maintenant B doit se rendre compte : il le fait de la manière suivante :