Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 6.djvu/306

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et liberté, c’est à nos yeux une seule et même chose ; car ce qui fait qu’on est propriétaire de son service, c’est le droit et la faculté d’en disposer. Le communisme anéantit la liberté, puisqu’il ne laisse à personne la libre disposition de son travail.

Notre doctrine est fondée sur la justice ; le Communisme, sur l’injustice. Cela résulte de ce qui précède.

Il n’y a donc qu’un point de contact entre les communistes et nous : c’est une certaine similitude des syllabes qui entrent dans les mots communisme et communauté.

Mais que cette similitude n’égare pas l’esprit du lecteur. Pendant que le Communisme est la négation de la Propriété, nous voyons dans notre doctrine sur la Communauté l’affirmation la plus explicite et la démonstration la plus péremptoire de la Propriété.

Car si la légitimité de la propriété a pu paraître douteuse et inexplicable, même à des hommes qui n’étaient pas communistes, c’est qu’ils croyaient qu’elle concentrait entre les mains de quelques-uns, à l’exclusion de quelques autres, les dons de Dieu communs à l’origine. Nous croyons avoir radicalement dissipé ce doute, en démontrant que ce qui était commun par destination providentielle reste commun à travers toutes les transactions humaines, le domaine de la propriété ne pouvant jamais s’étendre au delà de la valeur, du droit onéreusement acquis par des services rendus.

Et, dans ces termes, qui peut nier la propriété ? Qui pourrait, sans folie, prétendre que les hommes n’ont aucun droit sur leur propre travail, qu’ils reçoivent, sans droit, les services volontaires de ceux à qui ils ont rendu de volontaires services ?


Il est un autre mot sur lequel je dois m’expliquer, car dans ces derniers temps on en a étrangement abusé. C’est