Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 6.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

produisent gratuitement, non de la valeur, mais de l’utilité. Sans quoi la propriété des capitaux ne serait pas plus à l’abri que celle du sol des inductions communistes.

Buchanan. Ce commentateur, adoptant la théorie du maître sur la Rente, poussé par la logique, le blâme de l’avoir jugée avantageuse.


« Smith, en regardant la portion de la production territoriale qui représente le profit du fonds de terre (quelle langue !) comme avantageuse à la société, n’a pas réfléchi que la Rente n’est que l’effet de la cherté, et que ce que le propriétaire gagne de cette manière, il ne le gagne qu’aux dépens du consommateur. La société ne gagne rien par la reproduction du profit des terres. C’est une classe qui profite aux dépens des autres. »


On voit apparaître ici la déduction logique : la rente est une injustice.


Ricardo. « La rente est cette portion du produit de la terre que l’on paye au propriétaire pour avoir le droit d’exploiter les facultés productives et impérissables du sol. »


Et, afin qu’on ne s’y trompe pas, l’auteur ajoute :


« On confond souvent la rente avec l’intérêt et le profit du capital… Il est évident qu’une portion de la rente représente l’intérêt du capital consacré à amender le terrain, à ériger les constructions nécessaires, etc., le reste est payé pour exploiter les propriétés naturelles et indestructibles du sol. — C’est pourquoi, quand je parlerai de rente, dans la suite de cet ouvrage, je ne désignerai sous ce nom que ce que le fermier paye au propriétaire pour le droit d’exploiter les facultés primitives et indestructibles du sol.  »


Mac Culloch. « Ce qu’on nomme proprement la Rente, c’est la somme payée pour l’usage des forces naturelles et de la puissance inhérente au sol. Elle est entièrement distincte de la somme payée à raison des constructions, clôtures, routes, et autres améliorations foncières. La rente est donc toujours un monopole.  »


Scrope. « La valeur de la terre et la faculté d’en tirer une Rente sont dues à deux circonstances : 1o à l’appropriation de ses puissances naturelles ; 2o au travail appliqué à son amélioration. »