Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 7.djvu/454

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de notre époque n’en fasse l’expérience. C’est une leçon qui n’a pas manqué aux rois, aux prêtres, aux aristocraties, aux Romains, aux Conventionnels, à Napoléon.

J’écrirais à M. de Fontenay pour le remercier de sa bonne lettre, s’il ne m’annonçait son départ pour la campagne. — Il y a de l’étoffe chez ce collègue. D’ailleurs, les jeunes gens de notre temps ont une souplesse de style au moyen de laquelle ils nous dépasseront. Ainsi va et doit aller le monde. Je m’en félicite. À quoi servirait qu’un auteur fit une découverte, si d’autres ne venaient la féconder, la rectifier au besoin, et surtout la propager ?

Mon intention est de partir d’ici le 8 et d’arriver à Paris vers le 20. Je mettrai ma santé sous votre direction.




Lyon, 14 septembre 1850.


Je ne veux pas me lancer dans la seconde moitié de mon voyage, sans vous dire que tout s’est assez bien passé jusqu’ici. Je n’ai été un peu éprouvé que dans le trajet de Tonnerre à Dijon ; mais cela était presque inévitable. Je crois que le mieux eût été de sacrifier une nuit et de prendre le courrier. C’est toujours le meilleur système. Coucher en route vous assujettit à prendre des pataches, des coucous, à être jeté sur l’impériale au milieu d’hommes ivres, etc. ; et vous arrivez dans un mauvais cabaret pour recommencer le lendemain.

Je ne vous ai pas dit, mon ami, combien j’ai été sensible à l’idée qui vous a un moment traversé l’esprit de m’accompagner jusqu’en Italie. Je vous suis tout aussi reconnaissant que si vous eussiez exécuté ce projet. Mais je ne l’aurais pas souffert. C’eût été priver madame Paillottet de l’occasion de