Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
POÉSIES

(À l’espoventail.)

Ne desbendez ? Je ne me fuys !

(À part.)

Hélas ! je suis mort où je suis.
Je suis aussi simple, aussi coy
Comme une pucelle ; car, quoy
Dit le second commendement ?
Qu’on ne jure Dieu vainement.
Non ay—je en vain, mais très ferme,
Ainsi que fait ung bon genderme,
Car il n’est rien craint, s’il ne jure.
Le tiers nous enjoingt et procure,
Et advertist et admoneste,
Que l’en doit bien garder la feste,
Autant en hyver qu’en esté :
J’ay tousjours voulentiers festé,
De ce ne mentiray-je point,
Et le quatriesme nous enjoint
Qu’on doit honnorer père et mère :
J’ay tousjours honoré mon père,
En moy congnoissant gentilhomme
De son costé, combien qu’en somme
Sois villain et de villenaille.

(À l’espoventail.)

Et, pour Dieu, mon amy, que j’aille
Jusques amen ; misericorde !
Relevez ung peu vostre corde ;
Ferez que le traict ne me blesse.

(À part.)

Item, morbieu ! je me confesse
Du cinquiesme, sequentement :