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Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/195

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POÉSIES ATTRIBUÉES A VILLON.

Sur le faict de ceste demande,
Se j’en quictoye le petitoire.

M. Quel bien ! B. Quel heur ! M. Quel accessoire !
B. Je me raffroichiz la memoire
Quand il m’en souvient. M. Quel plaisir !
B. Se on nous bailloit par inventoire
Deux mil escuz en une armoire,
Ilz n’auroient garde d’y moysir.

M. Qui peut prendre ! B. Qui peut choisir !
M. Gaigner ! B. Espargner ! M. Se saisir !
Nous serions partout bienvenuz.
B. Ung songe ! M. Mais quel ? B. De plaisir.
M. Nous prendrons si bien le loisir
De compter ne sçay quantz escuz.

B. Nous sommes bien entretenuz.
M. Aymez. B. Portez. M. Et soustenuz…
B. De nos parens. M. De bonne race.
B. Rentes assez et revenuz,
Et s’à présent n’en avons nulz,
Ce n’est que malheur qui nous chasse.

M. Je n’en fais compte. B. Je raimasse.
M. Je volle par coups. B. Je tracasse,
Puis au poil et puis à la plume.
M. Je gaudis, et si je rimasse,
Que voulez-vous ! il ne tient qu’à ce
Que je ne l’ay pas de coustume.

B. D’honneur assez. M. Chascun en hume.
B. Je destains le feu. M. Je l’allume.