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ATTRIBUÉES À VILLON.

M. De procès, quoy ? B. Si je m’y rens,
Je veulx estre mis sur les rangs,
S’ilz ont argent, si je n’en crocque.
M. Quels gens sont-ce ? B. Gros marchesens,
Qui se font bien servir des gens ;
Mais de payer, querez qui bloque !

M. Officiers, quoi ? C’est toute mocque :
L’ung pourchasse, l’autre desroque,
Et semble que tout soit pour eulx.
B. Laissons-les là. M. Ho ! je n’y tocque.
Il n’est point de pire defroque
Que de malheur à malheureux.

B. Pour despourveuz adventureux
Comme nous, encor c’est le mieulx
De faire l’ost et les gens d’armes.
M. En fuite je suis couraigeux.
B. Et à frapper ? M. Je suis piteux ;
Je crains trop les coups, pour les armes.

B. Servons donc Cordeliers ou Carmes,
Et prenons leurs bissacs à fermes,
Car il n’y a pas grand debit.
M. Ilz nous prescheroient en beaulx termes,
Et pleureroyent maintes lermes
Devant que nous prinssions l’habit.

B. Se en cest malheur et labit
Nous mourions, par quelque acabit,
Âme n’y a qui bien nous face.
M. J’ay ung vieil harnoys qu’on forbit,