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Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/216

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POÉSIES

Là où il vit le Penancier,
Qui confessoit homme ou bien femme.

Quant il le vit, à peu de plait,
Il luy dist : « Monsieur, je vous prie
Que vous despechez, s’il vous plaist,
Mon nepveu ; car je vous affie
Qu’il est en telle resverie :
Vers Dieu il est fort negligent ;
Il est en tel merencolie,
Qu’il ne parle rien que d’argent.

— Vrayment, ce dit le Penancier,
Très voulentiers on le fera. »
Maistre Françoys print le pannier,
Et dit : « Mon amy, venez ça ;
Velà qui vous depeschera,
Incontinent qu’il aura faict. »
Adonc maistre Françoys s’en va,
Atout le pannier, en effect.

Quand le Penancier eut parfaict
De confesser la créature,
Gaigne-denier, par dit parfaict,
Accourut vers luy bonne alleure,
Disant : « Monsieur, je vous asseure,
S’il vous plaisoit prendre loysir
De me depescher à ceste heure,
Vous me feriez ung grant plaisir.

— Je le vueil bien, en verité,
Dist le Penancier, par ma foy !
Or, dictes Benedicite,
Et puis je vous confesseray,